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29 Décembre 2017
Bonjour à toutes et à tous.
Nous continuons à progresser dans ce petit conte avec le sixième opus offert en partage. Je vous signale que si vous venez de tomber, par le plus pur des hasard sur cet article, tous les opus sont réunis dans un lien que je vous mets ci-dessous. A savoir 5 épisodes d'un conte Fantasy écrit par mes soins.
Si cela vous intéresse vous retrouverez la suite mardi 2 janvier et vendredi 5 janvier 2018.
Tous cela est programmé à l'avance, mes trésors et je ne reprendrai réellement l'activité de ce blog qu'après les fêtes. Cela ne m'empêchera pas de venir voir vos articles de temps à autre. Je suis encore en mode mamie la semaine qui vient. Les illustrations de ce conte on été dénichées dans Pinterest et une des photos sur le site Pixabay. La photo de la forêt est une photo personnelle. Ce lieu fait partie du Sidobre qui se trouve au-dessus de Castres dans le Tarn.
D'ores et déjà je vous souhaite une très agréable lecture, un magnifique week-end et une très belle et douce année 2018.
Ethlin, le petit être de lumière.
Depuis le début de l’opération, Énola naviguait sans cesse, nerveuse et anxieuse depuis la chambre de l’oncle et Éthlin, lui racontant tous les points précis de la manœuvre de ses petites amies. Elle recueillit la précieuse clé et s’enfuit très vite reprendre la chaise sur laquelle elle se hissa. D’un tour de clé, elle libéra Éthlin qui sauta dans ses mains.
Tout près de l’oncle, qui fit un mouvement brusque en se mettant sur le dos et faillit, du même coup, aplatir quelques-unes des drôlesses qui s’y trouvaient encore, la reine des souris se mit à murmurer:
- À présent tout n’est pas fini car son réveil peut l’être d’un instant à l’autre, et notre Éthlin est encore loin d’être mis à l’abri.
- J’ai mon idée, dit sa Majesté l’araignée en faisant frémir ses longues pattes graciles. J’ai toute une réserve de bons fils bien solides qui, je l’espère, freineront un certain temps l’envie de nous poursuivre. Mais pensons à Énola... Que va-t-il lui arriver ? Son oncle va s’en prendre à elle et sa colère n’en sera que plus terrible.
- Nous la garderons près de nous, dit la reine des souris. Nous la cacherons le temps qu’il le faudra. J’ai une demeure que tu connais, assez vaste pour lui permettre de s’allonger et de récupérer quelques forces. Seulement, elle ne pourra point y pénétrer.
- Envoie ta futée souris, dit sa Majesté l’araignée. Qu’elle demande à mes sœurs de se tenir prêtes dès son arrivée. Moi, un long travail m’attend. Descendez à présent de la couche.
Ce que firent les souris.
Sa Majesté l’araignée s’aventura sur le rebord du lit et remonta jusqu’à la tête de l’oncle, puis escalada le montant du bois en se plaçant à son sommet. Elle souffla longuement de sa bouche et un long fil de soie vint se plaquer au pied du lit. Elle recommença autant de fois et dans tous les sens jusqu’à ce qu’un ciel de lit apparaisse à quelques centimètres du corps de l’oncle, l’enfermant d’un dais transparent.
Pendant tout ce temps-là, Énola avait relevé les plis de sa robe qui dissimulait son petit jupon. Elle y déposa le fragile mais courageux Éthlin, qui avait essayé maintes fois de se sortir du piège où on l’avait enfermé, lui faisant un petit hamac qu’elle garda dans ses mains, sans trop le serrer, et s’enfuit dare-dare sur le chemin. Elle filait, faisant de longues et rapides enjambées, suivie de tout un bataillon de souris qui bondissait, museaux au vent.
Le bruit de leur fuite sonna le réveil de l’oncle qui sursauta brusquement. Il fut arrêté dans son élan parce qu’il sentit, sur son visage et son corps, une résistance qui l’empêchait de faire le moindre mouvement. Il pesta, s’emporta, hurla, vexé qu’il était de s’être fait piégé:
- Que m’arrive-t-il ? s’écria-t-il en tentant de pousser, de ses bras repliés, l’enveloppe de soie de l’araignée. Qui s’est permis de me ceinturer de la sorte ? Si je tombe sur celui qui a osé faire ceci, je le donnerai à manger à mes poules!
Sa Majesté l’araignée, elle, était descendue de la place qu’elle occupait, satisfaite de sa tâche et de la solidité de son fil car elle le vit s’y débattre:
- Voilà un bon fil qui me servira désormais si, par malheur, une autre de ces personnes ne s’aventure parmi nous ! se dit-elle en constatant la chose.
Et elle se sauva bien vite de l’endroit.
Tout en se pressant, Énola pensait à la jolie robe qui était restée sur la table. Elle avait eu tout juste le temps de l’admirer: “ Décidément, pensa-t-elle, cette robe n’était pas pour moi.” Mais cette pensée se dissipa: qu’était une robe, plus magnifique soit-elle, comparée à l’existence d’un être, si petit fût-il. Elle s’adressa à Éthlin tout en essayant de poursuivre son allure:
- Où demeures-tu car je ne sais pas même où sont les tiens ? Je vais à la suite des souris puisqu’elles viennent de me dépasser. Elles ont l’air de savoir vers quel endroit il faut aller.
- Suis-les, s’entendit la voix d’Éthlin. Elles te mèneront là où ton oncle ne pourra pas te trouver car se sont mes amies.
Les souris, la reine en tête, s’arrêtèrent enfin devant les lianes vernissées emplies de puissantes épines et attendirent Énola qui n‘était plus très loin.
- Vous voici arrivés, dit la reine des souris encore essoufflée quand Énola arriva à sa hauteur. Attendez-moi quelques instants, je vais informer le roi que son fils Éthlin est revenu.
Elle s’en alla près de l’énorme tronc d’un vieux chêne et gratouilla son écorce de ses dents et de ses griffes.
C’est alors que la petite porte du palais s’ouvrit.
Le roi y sortit avec deux gardes près de lui. Ils tenaient, dans leur main, la queue d’une large feuille qui les protégeait des rayons du soleil qui commençait à briller:
- Te voici de retour, mon cher fils, dit le roi en s’approchant de lui après qu’Énola l’ait déposé à terre.
- Oui, répondit-il. Et je le dois à mes amies: la reine des souris et à son peuple, ainsi qu’à sa Majesté l’araignée. Je n’oublierai pas Énola, père, elle est humaine mais m’a délivré du piège de son oncle.
- Justement, dit la futée souris. Sans vouloir vous presser, je pense que nous devons la mettre en lieu sûr au plus vite; son oncle pourrait surgir à tous moments ! Il est temps pour vous, dit-elle en s’adressant aux lianes épineuses et en se dirigeant vers elles.
Alors, devant tous leurs yeux ébahis, elles écartèrent leurs branches remplies de dards et laissèrent se découvrir au fond, tout au fond d’un talus, un nid douillet fait de douces herbes bien sèches.
- Voici ton abri, dit la reine des souris à Énola. Tu y resteras le temps que tu le souhaiteras. Nous te nourrirons ainsi que tu l’avais fait pour nous. Nous te devons bien ça.
- Tu trouveras, sur le tapis des herbes, deux bols de notre confection. L’un d’eux est rempli d’une eau bien fraîche et l’autre de mûres appétissantes, dirent soudain des petites voix parvenant des buissons d’épines.
Tout à coup on vit descendre, par fils successifs, de nombreuses araignées suspendues dans les airs et qui dansaient comme de petites ballerines. Elles étaient graciles et presque aussi belles que sa Majesté.
- Allez, vite ! dit la reine des souris. Rentrez tous dans vos logis!
- Père ! dit soudain Éthlin. Je désire rester près d’Énola. Je ne peux pas la laisser ici, toute seule. Mon devoir est d’être auprès d’elle.
- Tu sais que tu risques de t’exposer une nouvelle fois, dit le roi en secouant sa tête. Notre loi est très précise, elle nous oblige à être invisible aux humains... Il ne t’a pas suffit de l’avoir déjà trahie!
- Il a raison, coupa Énola. Tu dois revenir auprès des tiens. Tout cela est de ma faute et je ne voudrais, pour rien au monde, qu’il ne t’arrive d’autres ennuis.
- Allez ! … Pressez-vous ! s’entendit hurler tout à coup la voix de sa Majesté l’araignée. Elle s’approchait d’eux en s’accrochant de fil en fil sur les branches des grands arbres. Il a pu se libérer puisque je viens d’entendre sa voix ! … Rentrez vite dans vos logis !
Éthlin profita de la confusion générale et suivit Énola qui se replia très vite au fond de l’abri du talus. Aussitôt, les lianes épineuses reprirent leur place, dirigeant plus encore en avant leurs pointes acérées.
Il ne resta plus sur place qu’une trouée de lumière absente de toute trace de vie.
La suite vous sera mise mardi 2 janvier 2018.
Merveilleuse fin d'année 2017 pour vous toutes et tous et à bientôt.
Je vous embrasse. Prenez bien soin de vous